Tunisie: Les grottes berbères de Sned, un "musée à ciel ouvert"
Les Amazighs, premiers habitants des grottes creusées par leurs ancêtres, ne tolèrent plus qu’elles soient délaissées et qu’on continue d’ignorer leur valeur historique.
Qualifié de "Musée à ciel ouvert" par le chercheur et directeur de la maison de la culture, Mostari Boukthir, le village de montagne à Sned, situé à quelques kilomètres de la ville, est l’un des endroits les plus anciens ayant accueilli les premiers habitants. La superficie des grottes qui faisaient office de demeure varie selon la grandeur des familles qui y habitaient.
Certains monts, lieux ou structures hydrauliques sont encore aujourd'hui appelés par leurs noms à consonance berbères, comme "Jebel Takranoucht", "Bir (puit) Taghlanet", "maraa (paturage) Temska" et "oued Tamdwin".
Les ruines attestent aussi de l’existence de quatre huileries.
Aujourd'hui, vingt-cinq familles vivent au mont Sned après les vagues successives d’exode vers la ville, bravant toutes sortes de difficultés comme l’absence d’eau potable et la détérioration des pistes conduisant au village.
Pour les membres de l’Association "Douroub pour la culture et les arts" œuvrant pour la sensibilisation à la valeur historique et civilisationnelle du village berbère, l’inscription des grottes sur la liste du patrimoine national et mondial constitue une priorité pour préserver ce site.
Le directeur régional de l’Institut National du patrimoine à Gafsa, Mondher Brahmi, a indiqué que l’élaboration d’un dossier pour garantir une protection juridique à ce site culturel est en cours.
Selon lui, l’emplacement stratégique des grottes berbères constitue une partie indissociable d’un circuit touristique qui s’étend du Mont Sned au Mont Ayeicha (de la délégation El Gtar), en passant par les villages des montagnes "Boussaad" et "Bou Omrane".
"La création d’un village artisanal au mont Sned permettera aux habitants de la région de créer leur propre projets", a-t-il souligné.
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